• AFIN DE COMPLÉTER les deux articles consacrés à cet évènement, en voici les classements définitifs que vous aviez hâte de connaître, c'est sûr... Ils remettent d'aplomb ceux déjà publiés, en particulier dans Moto Revue. Ils ont été puisés par M.R. du 12 août dans le bulletin de la Fédération Motocycliste de Belgique

    Classement général

    Catégorie side-car - 1 : 1er Régiment de Lanciers (équipe Gillet) sous-lieutenant Hauman, avec 1400 points. 2 : 1er Régiment de Lanciers (équipe Gillet 2), lieutenant Poswick, avec 1420 points. 3 : 6ème Groupe d’automitrailleuses de Compiègne (France), Gnome-Rhône, lieutenant Thiriat, avec 1295 points. 4 : 1er  Chasseurs à cheval (Gillet), lieutenant Rousseaux avec 970 points. 5 : Armée de l’Air (Allemagne), B.M.W., Capitaine Jacobi avec 900 points.

    Pas de classement pour la catégorie Solos. Il semble que les seuls en compétition étaient les Belges. Pourtant les  machines solos allemandes et italiennes figuraient dans la présentation. Et qu'en est-il du résultat de notre unique représentant sur sa Gnome D5 ? Il était peut-être compris dans "l'équipe France"...

    Classement de l’épreuve de virtuosité

    1 Allemagne (Équipe de l’Air) 200 points. 2. France (6ème Groupe d’automitrailleuses de Compiègne) 195 points. 3 Allemagne (Équipe de Terre) 190 points. 4 Italie (Équipe I) 180 points. 5 Belgique (1er Lanciers) 170 points.

    Là, remise des pendules à l'heure avec un retour de l'Allemagne que personne, pas plus Sexé que Moto Revue n'avait signalé. Heureusement pour nous que le parcours tout-terrain nous avait été favorable...

    SAROLÉA FANTÔME

    Spa 1938 : les récompensesTransmission par arbre, moteur flat-twin, roue du side motrice, la Saroléa H avait tout, excepté sa fourche, pour séduire des militaires habitués aux BMW. Ils utilisèrent aussi, et pour les mêmes raisons, nos Gnome-Rhône, ainsi que l'a rappelé Jacky Pichaud dans son commentaire de notre dernier article.

    Signalées comme participantes à Spa, les deux autres grandes marques de motos belges, F.N. comme Saroléa, étaient les grandes absentes dans l'affrontement sur le terrain. Saroléa semble avoir été prise de court. Selon les marchés passés avec l'armée, Saroléa était censée ne fournir que des machines en solo, des 600 latérales et 600 culbutées, F.N. et Gillet se partageant la fourniture en sides. Se ravisant sur le tard, Saroléa mit en chantier la H, une 1000 flat-twin latérales destinée à être attelée. Il n'en sera livré que quelques exemplaires au début de la guerre. Or, le Concours de Spa n'autorisait que des machines déjà en service, donc à l'exclusion de tout prototype. Elles ne purent donc pas démontrer leurs capacités, face à leurs sœurs-rivales mais il est certain que l'ennemi, lui, les apprécia ! Elles étaient pourtant rares sur les champs de bataille car il n'en fut livré qu'au compte-gouttes (un seul exemplaire par régiment). De plus, certaines unités belges reçurent l'ordre de les détruire à l'issue dramatique de la courte campagne de 18 jours, avant la capitulation (*).

    (*) Je résume ici des informations recueillies dans le livre "Motos Belges" de MM. Jacques Kupélian et Jacques Sirtaine.

     


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  • Belgique, France, Italie, Allemagne s'affrontent à coups de side-cars et motos solos dans la nature boueuse autour de Spa (ville d'eaux thermales). On a très peu d'informations sur ce Concours, surtout côté français, lorsque soudain... 

    Belgique 1 Wehrmacht 0 : suite... C'EST LE MIRACLE avecBelgique 1 Wehrmacht 0 : suite le retour du "Juif errant" (*), l'éternel voyageur bourlingueur : Robert Sexé ! À Moto Revue, il faisait partie des meubles, dévidant ses récits, vite fait : deux pages avec une ou deux photos (... mauvaises, le papier d'époque). Durant neuf semaines entre 1938 et 39, il raconta "14 000 kilomètres à vélomoteur" en Hollande, Danemark puis Norvège. Voyageant "léger" sur son 100 Peugeot (104 kg tout équipé), il prend son temps. Ce qui...

    Belgique 1 Wehrmacht 0 : suite

    Au vu de son chargement, Robert Sexé (toujours aussi souriant) semble être sur le départ. Nouveauté appréciable, la remorque signée Peugeot permet de se passer des sacs ficelés à la va-vite. Exit aussi le  tablier de réservoir remplacé par ce qui préfigure les caractéristiques "sabots" Peugeot des années d'après-guerre. Le réservoir à genouillères de ce P53, plus ventru, semble être emprunté à une 125 (?), de même que le phare, plus gros également.

    ... lui permet de laisser traîner ses regards en dehors des panoramas touristiques. Ainsi, en Hollande, il s'émeut de paysannes qui "passent, gracieuses et dignes, dans leurs courtes jupes plissées"... Plus loin, il est sur "une plage à belles déesses bronzées"... Au Danemark,  "de beaux bras nus, haut levés (le), saluent... À leur guidon, malgré la chaleur, les cyclistes accomplissaient leur devoir : d'être  gracieuses et gaies". FilantBelgique 1 Wehrmacht 0 : suite encore plus au Nord, il suit "les blondes cyclistes en combinaisons multicolores". En Belgique il est passé à Spa, mais du Concours des 3 Jours il n'a retenu que la couleur des étendards et des uniformes. On a vu comment Moto Revue avait dû se passer de lui. Pourtant, reportage de sa part, et plus complet, il y a bien eu ! C'est que, en raison de son statut de pigiste, Sexé peut signer partout où il en a l'occasion.

    Belgique 1 Wehrmacht 0 : suite

    Il existe plusieurs photos de Sexé avec la Peugeot et sa remorque, mais il ne semble pas l'avoir réellement utilisée dans ses grands voyages. Il est vrai qu'il était le "client" idéal pour démontrer l'utilité quotidienne d'un tel attelage. C'est du moins ce qu'il a fait en photos publicitaires.

    ON TROUVE SA PATTE ailleurs dans Dimanche-Auto ou Le Journal des Voyages, La Moto ou encore Le Monde Automobile & Motocycliste. Sans doute aussi dans bien d'autres publications car Sexé avait l'art de rentabiliser ses écritures. Cependant, il est resté fidèle depuis 1924 à un titre : la confidentielle Revue du Motocycle Club de France.

    Belgique 1 Wehrmacht 0 : suite

    Le M.C.F. de Juillet-Août 1928 publie l'article de Sexé sur Spa : 1 page 2/3 et une photo : hommage très académique des militaires français au monument aux Morts de Spa... Maigre récolte ! Sauf que le hasard, et une poignée d'euros, m'ont fourni d'autres photos d'époque d'un amateur belge concentré - hélas un peu trop - sur ses compatriotes. 

    Belgique 1 Wehrmacht 0 : suite

    Voici ce qui est sans doute le contre-champ du plan général de la dernière photo parue dans l'article précédent. La garde au sol du side Gillet (30 cm selon Sexé) y est mise en évidence. Les trois hommes de l'équipage sont à la manœuvre, bien qu'une main "clandestine" révèle un aide surnuméraire.

    NOUVELLE DIFFICULTÉ avec les deux textes dont on dispose : Moto Revue n'a pas vu le même nombre de machines ni d'hommes que Sexé.  Ce dernier a compté 35 sides Gillet belges plus 25 sides F.N. tandis que MR ne trouve que 14 "équipes" sur Gillet ou F.N. S'y ajoute Saroléa, dont Sexé ne souffle mot... Les deux sont d'accord pour l'Italie (3 équipes) et l'Allemagne (2 équipes).

    Belgique 1 Wehrmacht 0 : suite

    Une Saroléa 600 mono à la peine, malgré l'aide d'un camarade (ou 2 ?) venu à la rescousse. Les crampons des pneus n'étaient vraiment pas suffisant, surtout avec des machines aussi lourdes et peut-être aussi avec des pilotes trop peu aguerris pour le genre d'exercices qui leur était imposé.

    SEXÉ FAIT L'IMPASSE sur la première journée, environ 500 kms  à parcourir à 45 de moyenne. Circuit routier et passages contrôlés, donc orientation sur cartes. Selon MR, 5 équipes belges sur 14 (!) s'en tirent sans pénalités, idem des allemandes et françaises. Le meilleur était pour le jour suivant : 23 km de tout-terrain, genre  moto-cross, avec moyenne imposée de 20 km à l'heure.

    Belgique 1 Wehrmacht 0 : suite

    Là encore, quatre hommes pour tirer un side Gillet de l'ornière. Il est suivi de loin par un "soliste" sur une 600 Saroléa. Ce puissant mono à soupapes latérales dérivait du modèle touriste 38 T6 devenant T38 M (militaire)

    Belgique 1 Wehrmacht 0 : suiteHormis les pneus à crampons, la différence la plus apparente entre la 38T6 et la M est l'échappement relevé et un pare-chocs. Cependant, il semble que sur cette militaire le moteur est "remonté" dans le cadre, afin d'obtenir une plus grande garde au sol. On note le réservoir plus petit, comme la batterie.

    Une équipe belge de "solistes" va mettre une heure pour couvrir les 4 premiers kilomètres ! Les sides s'en tirent un peu mieux, favorisés par leur vitesse "treuil", des pneus à crampons et - surtout - leurs deux roues motrices sur moto et side. Les Allemands vont souffrir, obligés parfois à 12, de traîner leurs lourdes 750 R12, basses et avec la seule roue motrice de la moto. Ils mettront 4 h 30 à terminer l'épreuve que les Français ont bouclée en 2 h 30. Cuisante, la leçon servira, plus tard à l'élaboration des Belgique 1 Wehrmacht 0 : suiteBMW R75 et Zündapp KS 750. Décrite avec lyrisme par Robert Sexé, la suite de l'épreuve est quasi apocalyptique, sauf pour les pilotes belges. Exemple au Gué des Artistes : "Les lourds side-cars plongent dans l'eau et, d'un puissant coup de rein (! ?), au ralenti, en vitesse treuil, traction embrayée, un passager à plat ventre sur le nez de la caisse pour l'empêcher de lever, les meilleurs s'en tirent avec assez d'aisance".

    Belgique 1 Wehrmacht 0 : suite

    La bonne vieille corde a encore son utilité comme on voit entre ces deux sides. Le passager du premier plan, la jambe droite dans le vide, pèse de tout son poids de la gauche sur le châssis afin d'augmenter la pression sur les deux roues motrices et éviter le dangereux cabrage.  

    D'autres noient leur(s) bougie(s) , bloquant le passage, ou glissent à reculons sur le talus qui succède au gué. Alors, poursuit Sexé : "... ils retournent à la mare. Il est des baignades involontaires... quelques maladroits se cabrent et chargent le public". Le passage de l'équipe française est moins spectaculaire : "Voilà le premier véhicule à l'eau. Par précaution, une légère poussée et traction embrayée, avec un sang-froid incroyable. Voilà, sans un accroc tous nos engins passés (...) ayant donné une démonstration d'extraordinaire discipline et de maîtrise. On se sent réconforté (...)." Du moins était-ce l'avis de Sexé...

    Pendant ces jeux sportifs, l'heure tourne et le crépuscule arrive, annonçant la nuit. Un officier d'état-major, à brassard rouge, stoppe les réjouissances avant une escalade parmi les plus périlleuses, à travers des arbres. La suite est remise au lendemain, mais elle sera plus qu'écourtée.

    Belgique 1 Wehrmacht 0 : suite

    L'un des deux équipages qui ont apporté les deux premières places du Concours Militaire. Leurs corps d'origine étaient le 1er et 2ème Lanciers cantonnés à Spa, en somme, les régionaux de l'étape... 

    Et en effet, comme il fallait s'y attendre, la troisième journée sera celle des démonstrations d'adresse sur le terrain de football, base de ce Concours. Les Belges y font de la vitesse en marche arrière, tout en s'échangeant la place du pilote ; ils lancent le side sans personne à bord ; tirent à la carabine sur des ballons, etc. Les Italiens font des passages allongés sur leur Guzzi ou debout sur la selle, puis valsent et s'éloignent en cercles concentriques dans un nuage de poussière. Sagement, les Allemands évoluent  au signal du disque brandi par leur officier, sautent un tremplin, lèvent la roue du side au passage d'une bosse. Rien là-dedans qui ne dépasse les exhibitions déjà vues ailleurs. Rien, sauf celle des Français : le changement en marche de la roue du side mené par le Maréchal-des-Logis Bisiau remporte le prix de virtuosité, applaudi par le public ! ...

    Belgique 1 Wehrmacht 0 : suite

    Le side Gnome Rhône XA n°3 du M.d.L. Bisiau dans une figure classique des rodéos militaires : la dépose-repose en marche de la roue du sidecar. Dans le ceinturon du pilote est glissée la hampe de ce qui semble être un fanion alors que derrière lui, on distingue un autre fanion tenu par le passager... La même démonstration s'effectuait aussi avec un attelage 1000 René Gillet.

    ... Ce qui conforte la troisième place de la France, derrière deux équipages belges sur des sidecars Gillet, et accédant à la première place des concurrents étrangers.

    On laissera à Robert Sexé le soin de conclure son reportage dans son style bien personnel où il réussit l'alliance du sabre et du goupillon :"La colonne internationale est une rangée d'hommes de fer, ses officiers des statues, saluant la main rivée au casque. De (ndlr : dans ?) ce silence total, les accents timides semblent prendre quelque ampleur. Plus fermes, très purs ils montent vers le ciel serein ces hymnes différents et rivaux.                                            Comme une prière collective à Dieu après de durs combats." 

    (*) "Juif errant" était le surnom amical donné parfois à Sexé dans quelques textes humoristes de MR. Ce serait à vérifier, mais il semble que cette plaisanterie a été moins, voire plus du tout, utilisée après les tragédies antisémites des années 30 en Allemagne nazie


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  • "AH, LES CONS !" s'est exclamé Edouard Daladier (*)en voyant la foule enthousiaste venue l'accueillir à sa descente d'avion au Bourget. IlLa Wehrmacht battue par la Belgique revenait de la conférence de Munich où, les 28/29 septembre 1938, en compagnie de            Chamberlain, il avait dû signer avec l'Allemagne d'Adolf Hitler et l'Italie de Mussolini un pacte de non-agression. Ce qui ouvrait à Hitler la route vers d'autres conquêtes, dont les Sudètes (germanophones), l'Autriche et la suite... 

    "ACH, DIE DEPPEN !" avait dû hurler Hitler (**) lorsque le chef du NSKK*** (rassemblement des motorisés nazis, autos et motos), le Korpsführer General Major Adolf Hühnlein était venu lui annoncer une très Belgique : 1 , Wehrmacht : 0 !
     mauvaise nouvelle : l'Allemagne 
    avait fini dernière du Concours international d'estafettes militaires qui s'était disputé une quinzaine de jours avant en Belgique, dans la région de Spa, les 15-16 et 17 juillet 1938.

    Belgique : 1 , Wehrmacht : 0 !

    Cinq side-cars à Spa et une moto solo de l'une des deux équipes allemandes, (une de Wehrmacht et l'autre Armée de l'air). Pneus de route et caisse du side plutôt basse témoignent d'un manque de préparation surprenant pour un pays où les épreuves tout-terrain très difficiles étaient courantes. 

    Belgique : 1 , Wehrmacht : 0 !

    Les formalités de départ et de contrôle avaient lieu dans une École Primaire (de ????) où se côtoyaient officiers allemands et belges (éperons aux bottes). Un sidecar BMW R12 vient de passer à l'examen, près de son pilote botté et vêtu de "cuir gris-vert". Ainsi les décrira Sexé dans son reportage mais ce sera un moins respectueux "vert-de-gris" pour nous, un peu plus tard... 

    Belgique : 1 , Wehrmacht : 0 !

    Comme lors de manifestations du même genre, la gent à galons dorés est de la fête. Pas de quoi séduire les officiels belges, néanmoins. À l'issue de ces trois journées, les Gillet ne donnèrent pas entière satisfaction. En cause le moteur, deux-temps, bicylindre vertical, dont le refroidissement était difficile aux  "vitesses lentes". Deux cylindres mieux séparés atténueront le problème.  

    Belgique : 1 , Wehrmacht : 0 !

    L'une des équipes belges sur des side-cars Gillet 702 cm3. Le pilote solo, caché ici derrière l'épaule du passager du side était monté sur une Saroléa 600, mono à soupapes latérales. Les bottes du type Saumur, ne faisaient sans doute pas partie de l'équipement de l'homme de troupe. Qui confirme ?

    Belgique : 1 , Wehrmacht : 0 !

    Autre photo de soldats bottés mais avec, en plus, un petit quelque chose d'élégant grâce à leurs culottes de cavalerie et au cuir souple de leurs vestes.. Forcément ! Ce sont des Italiens, accompagnés d'un officier à plusieurs galons dorés : trois, quatre ? Leurs machines sont des Guzzi 500 culbutées à suspension arrière qui devraient mieux se comporter que les "rigides" 600 Saroléa ou BMW 750 R12 qu'elles vont avoir à affronter.

    Belgique : 1 , Wehrmacht : 0 !

     La seule photo connue à ce jour des équipes françaises. Elle a paru dans Moto Revue et dans Plein Ciel, la luxueuse revue d'aviation éditée par Gnome-Rhône. Cette dernière donne les noms des militaires de l'opération, de gauche  à dr.: : maréchal-des-logis Flandre (solo); Landois  (passagers, l'un en tan-sad, l'autre dans la caisse du side : Gauchet et Théâtre); Maréchal-des-logis Bisiau (Poitiers et Tozo); Dhenin (Couteaux et Lebée); Barnachon (Guérin et Vilain). Le lieutenant Thiriat, à droite, commandait ce détachement du VI ème Groupe d'Auto-mitrailleuses de Compiègne. De façon peu claire, Plein Ciel le présente ainsi : 1 Perlampin (Monte Thiriat). De son côté, Moto Revue laisse carrément tomber tous les noms des passagers.

    L'HUMILIATION infligée au Führer était d'autant plus insupportable qu'elle venait de la Belgique, pays alors neutre. C'est d'ailleurs grâce à cette neutralité Belgique : 1 , Wehrmacht : 0 !que l'armée belge avait pu organiser ce Concours entre la France, l'Allemagne, l'Italie et la Belgique. Chaque nation devait y présenter des équipes de cinq side-cars et une moto solo. L'Italie se plaça d'elle-même hors concours en ne présentant que 3 équipes de motos solos sur des Guzzi. Afin de ne pas les laisser seuls, les Belges montèrent 3 équipes de solistes. De ces derniers ainsi que des Italiens on ne sait presque rien. Les Six Jours Internationaux puis les records de Gnome-Rhône à...

    Belgique : 1 , Wehrmacht : 0 !

    Faute de pouvoir s'engager dans la course au record de vitesse absolue, chasse gardée germano-britannico-italienne, la France s'attaqua à ceux de longue durée. De très longue durée puisqu'à la fin de ceux de 1939, les 12 officiers qui s'étaient relayés au(x ?) guidon(s ?) de 750 Gnome-Rhône "de série" avaient parcouru 50 000 kilomètres à 109 km de moyenne. Au terme des 19 jours et 19 nuits de l'opération, ils avaient battu au passage 24 records du monde et en avaient établi 42 autres

    ... Montlhéry, plus le Tour de France moto et ses 3/4 d'équipes militaires, accaparaient toute l'attention - sans parler du personnel - des "médias" français. Lesquels, en 1938 et spécialisés dans l'activité sportive de la moto, se comptaient en France au nombre de... UN ! 

    AU FIL DES ANNÉES,  Camille Lacôme, le directeur de Moto Revue, avait recueilli ou "absorbé" toutes les revues concurrentes : Motocyclisme, La Revue Motocycliste, La Moto (belge), Motocycles (version 1930), Motocyclisme & Automobilisme, Cyclecars & Voiturettes, ainsi que d'éphémères publications telles Le Motocycliste et autres L'Horizon Motocycliste. Toutes étaient passés sous sa coupe, disparaissant au bout de quelques mois ou années ou bien reprenant tels quels les articles et illustrations de la maison-mère, et ce jusqu'à leur disparition. Moto Revue, seul hebdomadaire, publia un article sur ces 3 Jours de Spa, mais en service minimum : 1 page 1/3 avec la photo ci-avant de l'équipe. Et encore s'agissait-il d'un reportage de seconde main, non signé car recueilli auprès du capitaine de Longuau et du lieutenant Renoult, "présents à la manifestation". Il va falloir chercher des infos ailleurs.

    Belgique : 1 , Wehrmacht : 0 ! Juste pour vous faire patienter, un échantillon des épreuves qu'ont dû affronter les Bidasses, ici des Belges : à 7 pour sortir un sidecar Gillet d'un gué-bourbier ! Ils vont réussir puisque deux autres les attendent déjà.

    À SUIVRE

    (*) Attesté par diverses sources, dont Jean Daladier (son fils), Pierre Mendès-France ainsi que par le Ministre des affaires étrangères, Georges Bonnet, qui accompagnait Daladier à Munich. Après avoir "réuni" l'Autriche à l'Allemagne (L'Anschluss) mars 1938, et réoccupé militairement la Rhénanie, Hitler va annexer les Suèdes (ouest de la Tchécoslovaquie) germanophones à 50%, sans susciter de réactions des Anglais ou des Français. 

    (**) Non attesté, mais nos services historiques continuent activement leurs recherches.

    *** NSKK : Nazionalsozialistische Kraftfahrkorps

    POUR TOUT SAVOIR SUR LES GILLET, LE LIVRE D'YVES CAMPION : campion.gillet@skynet.be 

     

     

     

     

     


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  • EN PRATIQUANT UN CINÉMA qui sera dit plus tard "indépendant, il a lancé la carrière de quelques uns des plus grands acteurs d'Hollywood : Peter Fonda et Jack Nicholson (Les Anges Sauvages - photo) ; Charles Bronson (Mitraillette Kelly) ; David Carradine (Bertha Boxcar). Il tournait un film en 3 semaines, avec des budgets dérisoires (à l'échelle américaine...), 350 000 dollars pour les Anges, qui en rapportera 160 000 000 ! Metteur en scène, il a été aussi producteur au service d'autres : 400 films au compteur, et on sait que produire un film aux États-Unis, c'est souvent mettre les mains dans le cambouis. Plus que ce simple mortel au chapeau blanc, c'est une ère entière d'Hollywood qui vient de mourir...

    Roger Corman 1926-2024


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  • Trésors du Milan-Tarente (3)

    LE PARCOURS SUR ROUTES OUVERTES doit parfois céder devant les priorités locales, entraînant des contacts internationaux. Bien qu'il soit alors difficile de mener une conversation "à l'italienne", c'est à dire avec les mains... 

    Trésors du Milan-Tarente (3)

    SERTUM A FAIT DE RARES APPARITIONS en France dont la première au Bol d'or de 1948. Benzoni devait se placer à la 3e place du général derrière deux 500 BMW déjà anciennes. Il faut dire que les cadors habituels de l'épreuve, les Lefèvre et autres avaient boycotté ce Bol, mécontents des primes annoncées. Il faut aussi préciser que la Sertum était une latérales !... Sertum revint en 1949 avec les mêmes pilotes, ses latérales plus une  équipe de choc : les Monneret Père et Fils, eux aussi sur des 250 latérales. Mauvaise pioche car personne ne termina ce Bol. Pierre Monneret sauva l'honneur en résistant jusqu'à la 22e heure 

    Trésors du Milan-Tarente (3)

    BEAUCOUP DE ROUGE dans cette image, sauf un peu de noir en bas à gauche, avec deux Terrot de 1929 et 1930. Il semble que peu de Français soient tentés par l'aventure, alors qu'elle attire des Anglais, des Belges, des Américains, des Luxembourgeois et même des Japonais. 

    Trésors du Milan-Tarente (3)

    L'IMMENSE TALENT QUE L'ON RECONNAÎT aux stylistes italiens de l'automobile ne semble pas avoir déteint sur leurs confrères du sidecar. Ce Longhi a sacrifié le design au profit du confort, ce dont ne se plaint pas la passagère.

    Trésors du Milan-Tarente (3)

    GIUSEPPE MENICUCCI a commencé dans la moto, près de Pérouse, en montant des moteurs JAP vers 1930. Inspiré par son modèle anglais, il créa ensuite son propre moteur. Mais la crise mondiale de 29 ralentit ses ambitions comme l'entrée en guerre de l'Italie, puis la domination par l'ex-allié nazi. La paix revenue, Menicucci présente une Perugina 160 deux temps. Bien accueillie, elle est suivie par une 4 temps culbutée de 175 cmc, puis 125 et 150Trésors du Milan-Tarente (3) et enfin 250. Cette dernière obtiendra de bons résultats dans Milan-Tarente et dans le Motogiro. La crise qui frappe la moto à la fin des années 50, laissant le champ libre au scooter (en 1953, Vespa et Lambretta représentent 60°/° des deux roues en circulation), contraint l'usine Perugina (à droite, le patron "Peppe" Menicucci) à se replier sur des cyclomoteurs à moteurs Morini et Minarelli, avant une fin qui intervient vers 1965.

    Trésors du Milan-Tarente (3)

    CARLA a tapé dans l'œil des photographes du Milan-Tarente 2024 beaucoup plus que sa Mondial 160 de 1952.

    Trésors du Milan-Tarente (3)

    ENTRAIDE à l'étape, ou les petites misères électriques d'une Motoleggera Guzzi deux-temps de 65 cm3 aussi vaillante qu'une grande. Elle fera une belle carrière, devenue le Cardellino de 83 cm3, avec fourche télescopique et une suspension oscillante arrière à deux éléments. Comme l'était la Motoleggera, le Cardellino sera produit avec succès en Espagne sous l'égide de Moto Guzzi Hispania.

    Trésors du Milan-Tarente (3)

    RESTAURER les motos, c'est nécessaire pour reprendre la route, mais on n'oublie pas de restaurer le bonhomme. Pour cela, il y a les spécialités locales que le Michelin ne peut pas toutes signaler. Sur 1400 kms, il a toujours une pizza, mais elle change de saveur tous les 30 kms, peut-être moins.

    Trésors du Milan-Tarente (3)

    LES PNEUS PLUS PETITS sont la seule différence visible entre ce "scooter" et la 125 MV double arbre de Grand Prix. Avec ses 15 ch (120 ch/litre) elle bataillait contre les Mondial. Ses succès furent tels que MV en proposa une version "Sport" mais avec seulement un moteur simple ACT. Lequel fut également monté dans des scooters... Ci-dessus, le modèle qui remporta sa catégorie dans le Milan-Tarente de 1952 avec Guido Sala.

    Trésors du Milan-Tarente (3)

    MOTOBI est "l'autre" machine italienne à moteur horizontal (avec Aermacchi, et sans doute d'autres restés inconnus). Le "BI" est celui d'un des frères Benelli parti bouder en 1950 pour créer ses propres motocyclettes. Les Motobi seront des 125 250 en deux-temps puis à soupapes en tête. Quelques exemplaires trouvèrent brièvement un importateur en France, Max Rojou. Établi à Toulouse, il prépara des scooters Rumi Formichino pour le Bol d'or.

     Trésors du Milan-Tarente (3)

    LE CLUB VESPA DE VALSTAGNA offre une assistance technique aux vespistes en perdition, bien sûr en utilisant le célèbre trois roues APE. On suppose tout de même qu'il a été vitaminé pour trimballer 3 personnes sur ce MilanTarente. Même si une publicité de l'époque a démontré qu'il pouvait déplacer un éléphant (jeune...).

    Trésors du Milan-Tarente (3)


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