Presque une peinture ! Motoyan continue à faire joujou avec les multiples fonctions de son appareil photo.

J'ENTENDS COUINER que quatre articles sur le même sujet ça commence à faire beaucoup. Ben... pour ne pas décevoir les couineurs en voici un de plus d'article, un cinquième en attendant un sixième, voire plus peut-être...

Et encore me suis-je limité tellement il y a matière à continuer dans le genre feuilleton ! En effet, on ne sait jamais assez de choses sur ce pays, le Japon. Car il y a bien plus à apprendre que ce qu'on trouve dans les somptueux catalogues des "tours operators" (qui sont l'arme au pied aujourd'hui), ou encore ceux des "Quatres" nippons de la construction motocycliste. Sans parler des documentaires aussi "exclusifs" que semi-promotionnels distillés sur les écrans familiaux. Cependant, pas chien, je vais vous faire un peu de "tourisme baba" avec une photo piquée à Google Terre, photo prise par un visiteur. Elle montre la route à Itoigawa, dans le nord-ouest, au bord de la mer du Japon.

On dirait le décor d'un "jardin japonais", ces miniatures en pot avec un bonsaï sur du gravier, un pont et une minuscule japonaise en porcelaine sous une ombrelle. Cliquez ci-dessus et l'image vous saute au visage !

 Une route à 4 voies posée sur des pilotis ancrés au fond de la mer ! On fait petit bras nous, avec notre viaduc de Millau ancré sur le plancher de vaches. Dans ce pays où l'espace est si précieux (378 000 kilomètres carrés pour 127 millions d'habitants *), lorsque la terre manque, on déborde sur la mer ! (* France : 675 000 kms carrés et 65 millions d'habitants).

Rebelles jusqu'au bout, ils méprisent (autant que possible) ces quatre voies, dont on sait d'avance où elles mènent. Alors qu'un chemin herbeux, c'est une promesse de surprises avec un pneu arrière si lisse et des tongs aux pieds !

Il ne faudrait pourtant pas mettre en péril le matériel de survie : la pelle pliante, la poêle communautaire, la lampe-tempête avec son carburant en bouteille et l'indispensable planche de skate ! Je n'ai pas réussi à déterminer l'usage de la boule blanche constellée d'inscriptions et d'autocollants qui surplombe un chargement agencé de façon pittoresque !

Finalement... à trop présumer de ses forces... ! ! !

Pour autant, pas question de trouver un peu de détente dans un cinéma dont la programmation est très orientée offrant le choix entre Emmanuelle ou Malicia. On remarque aussi une photo d'Alain Delon, vedette adulée des japonais(ses), peut-être en raison de son rôle de Samouraï dans le film du même nom. Notre Mireille Mathieu y connut également un beau succès (la coupe de cheveux ?), de même qu'Adamo pour sa voix de crouneur.

On évitera aussi cette maison trop accueillante classée dans la catégorie "soapland" (domaine du savon, à droite), offrant un bain suivi de soins spéciaux où l'hygiène, quoique réelle, n'est pas la première préoccupation du client.

Des distractions plus familiales étaient recherchées dans ce parc d'attractions abandonné à la nature qui reprend ses droits. 

Ces terres en jachère, maisons abandonnées en ruines et autres exploitations minières fermées témoignent des innombrables et fréquentes secousses qui "travaillent" l'archipel du Japon. Les habitants sont d'ailleurs appelés à constituer un "kit" de survie  permettant de subsister dans l'attente de premiers secours. En agglomérations, ils disposent d'un plan avec l'itinéraire menant à des abris.  

Photos souvenirs de famille, chaussures, électrophone avec encore un disque en place, tout ce désordre montre la soudaineté du fléau.

Découverte macabre à première vue, mais qui représente simplement le matériel d'un cours de science naturelle. En spécialistes des films catastrophes comme Godzilla et autres horä eiga (films d'horreur), on sait que les cinéastes japonais seraient capables de faire beaucoup mieux dans le genre épouvante, monstres de l'espace et zombies !

Il y aurait chaque année plus de 6000 séismes, mais peu (heureusement !) dépassent le degré 3 de l'échelle de Richter, en dessous duquel l'être humain ne ressent rien ou presque. Mais c'est déjà trop pour certaines constructions, surtout celles qui ne sont pas de première nécessité dans l'économie du pays. Les photos de Motoyan montrent la surprise engendrant la panique qui provoquent l'abandon instantané des lieux de vie et des objets familiers.

Cette façade qui singe celle d'un temple japonais est celle du Pancho's, un café dancing et sans doute lieu de jeux d'argent plus ou moins clandestins. 

Tristesse des constructions désertés dont l'ambiance rappelle ces films italiens (noir et blanc) où une plage vide dans le soleil couchant annonce la fin des vacances, sur une petite musique de Nino Rota.

Photographe amateur ou professionnel, Motoyan n'a pu éviter de se rendre à Fukushima, ville ravagée en 2011 par un seisme de puissance 9 (!), puis un tsunami suivi d'une explosion à la centrale nucléaire proche.

Bilan : près de 20 000 morts et un région entière polluée par les radiations. La terre a dû être enlevée sur plusieurs milliers de km carrés et à 5 cm de profondeur, générant des tonnes de déchets radioactifs dont on ne sait que faire. Malgré les assurances de Tepco (opérateur de la centrale) et les encouragements du gouvernement, appuyés par les autorités scientifiques, la population rechigne à revenir dans ces lieux d'agriculture désertés.  Et ce n'est pas   le dernier séisme enregistré en mai 2021 qui va la faire changer d'avis. Même s'il s'est produit en mer à 40 km de Fukushima et même s'il n'était que de puissance 6.

Quoique d'une esthétique bien sobre par rapport aux autres machines des NFK (No Future Krew, pour ceux qui ont raté le début du feuilleton), cette BMW figure au tableau de chasse de Motoyan. Néanmoins elle porte les insignes du groupe, inspirés et inversés, du svastika (croix gammée).

Symbole connu dans toutes les civilisations depuis le Paléolithique, la croix gammée représente le bonheur, la vie heureuse, la chance. Inversée, donc tournant à gauche, elle représente la malchance, c'est à dire le destin revendiqué de façon provocante par les membres de No Future.

Les personnages de dessins animés et de mangas se retrouvent  partout sur les murs dans les villes ou à la campagne. Ce chat, vestige de carrosserie d'automobile ou de camion, à moins qu'il ne soit en béton (?), s'est transformé en protecteur souriant d'un autobus abandonné sur le trottoir.

Avec son bloc-moteur, ses 4 vitesses par sélecteur, son embrayage commandé par câble au guidon, la 750 "K" entrait dans la modernité en 1952. De moyenne cylindrée (selon la norme yankee) elle devait contenir la menace anglaise. Handicapée par son manque de puissance dû à ses soupapes latérales, cette K fut boostée à 900 cm3, devenant KH avec 42 Ch au lieu de 38. Leurs brèves carrières en font aujourd'hui des raretés comme celle-ci qui a perdu ses accessoires ainsi que sa suspension oscillante arrière.

Au début des années 50, la baisse de la livre sterling rendit plus accessibles aux Américains les Norton, Ariel ou AJS, motos du Vieux Monde. Et encore plus lorsque les Manx ou Triumph commencèrent à rafler les succès en compétition. L'A.M.A. (la Fédé américaine) riposta en interdisant de course (*) les machines à distribution par ACT- suivez mon regard... Ce qui ne découragea pas certains "dealers" estampillés Har-Dav d'ajouter une marque anglaise à leur enseigne. Grosse colère de Milwaukee qui dut céder lorsque le plus pugnace des dissidents menaça d'entamer un procès au titre des Sherman Anti-Trust and Clayton Acts protégeant la liberté du commerce.

(*) Le règlement des courses, déjà très protecteur pour H-D et Indian, établissait l'équivalence entre une 500 à soupapes en tête et une bicylindre en V à soupapes latérales.

À SUIVRE (encore !)