• Je dis çà... Je dis rien... (4)

    LA DERNIÈRE DÉCOUVERTE en matière de sécurité motocycliste est donc le pantalon airbag. J'avais cru en voir un il y a quelques mois dans une présentation de mode haute-couture. Comme on reparle de la question ces jours-ci, je suis revenu à la photo que j'avais conservée du modèle entrevu naguère. Mauvaise pioche ! Le "mien" n'a rien à voir avec ceux qui sont arrivés sur le marché. Cependant, sans vouloir me vanter, il est d'une élégance bien supérieure... 

    Je dis çà... Je dis rien...

    L'airbag du haut est remarquablement naturel.

    Je sais bien que le motard lambda se moque de l'allure qu'il peut avoir lorsqu'il affronte les grands froids. Au rallye des Millevaches ou aux Éléphants, il se fera bien plus remarquer par la quantité de clous qu'il aura posé sur les pneus de sa  ou par la qualité du cassoulet qu'il partagera avec ses copains (même froid, le cassoulet)... Donc, foin de l'élégance au profit du confort !

    Je dis çà... Je dis rien... (4)

    À gauche : résultat final, consécutif à une chute fictive. Photo suivante : ce qui se cache sous le jean, une cartouche d'air comprimé reliée à une sangle fixée à la moto. Enfin, la "chose" ouverte et gonflée. 

    Voici ce qui est disponible, en réalité il semble que c'est seulement disponible sur le vouèbe. Autant pour les vieux ou les pauvres qui ne seurefent pas ! L'un est français (photo à gauche) et l'autre est produit par CX-Air Dynamics, en Suède. Cependant, et si j'ai bien tout compris, le français aurait (480 €) plutôt un goût de sandwich-saumon que de saucisson-beurre. Enfin, comme disait avec son accent germain, un défunt faux-motard en promotion du gilet-jaune (avant le mouvement du même nom) : "C'est moche, ça ne va avec rien, mais ça peut vous sauver la vie !"

    VIENT DE SORTIR EN FRANCE !

    Je dis çà... Je dis rien... (4)

    On n'en aura jamais fini du répertoire des motos françaises, et c'est heureux ! Cette Plasson ne figure nulle part dans la littérature moderne, pas plus que dans les publications d'époque. Ladite époque se situe dans les premières années du XXe siècle, soit 1903/1905. Pas plus loin car Baudry de Saunier, notre maître à nous tous les gratte-papiers, cite simplement dans son Annual 1906 : "PLASSON (Mme Vve), cycles, 41 rue des Cloys, Paris". Il n'est pas question d'un quelconque véhicule à moteur, seulement "cycles". On peut donc raisonnablement considérer que la motocyclette qui figure sur le prospectus ci-dessous est antérieure à 1906.

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    Cette Plasson n'a rien de très original sauf peut-être dans la position de son carburateur, juste au-dessus du cylindre (borgne). La soupape automatique d'admission est donc à côté de celle de l'échappement qui, elle, est commandée. Le fond du cylindre est bien chargé avec, en plus, l'emplacement central pour la bougie. Aucun indice sur l'origine du moteur qui n'est vraisemblablement pas une construction maison.  

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    Comme il était d'usage, Plasson a monté cette moto avec tous les éléments disponibles sur le marché. Ce qui explique qu'elle ressemble à un produit que l'on retrouve au catalogue de nombreux autres constructeurs. Son cadre, par exemple est identique à celui des Bonnet-Jumel, Brillant, Dutheil-Chalmers, Fédérale (A. Spiller), Jaujard, Popp (Henri), et peut-être bien d'autres.

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    La Jaujard au pesage du Concours des 1000 km du Motocycle Club de France en 1903. Dans la même épreuve participait la Bonnet & Jumel (ci-dessous). Photos BNF-Gallica

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    Le cadre simple berceau permettait le montage de n'importe quel moteur pourvu de fixations par colliers ou par des platines rapportées faciles à réaliser.

    PLUS TARD ET PLUS LOIN "DOWN UNDER" * 

    C'est de l'autre côté du continent européen qu'on trouve cette Whiting... australienne aux suspensions particulières. Oscillante à l'arrière sur longs ressorts à lames qui sont aussi utilisés à l'avant, dans une géométrie compliquée doublée d'un amortisseur sous cache devant la colonne de direction. Lourd et pas vraiment esthétique sur une machine qui prétendait à prendre une place parmi les meilleures et les plus luxueuses du marché (Photo Penelope Clay)

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    Le moteur est un classique JAP 500 bicylindre à soupapes latérales accouplé à une boîte à 3 vitesses commandées par un levier sur secteur au réservoir, et non pas un "sélecteur à main" (NB aux jeunes couches).

    Confiant dans son idée, Saville Whiting abandonna son Melbourne natal pour la mère-patrie britannique. Ceci se passait en 1914, et il ne trouva pas les appuis escomptés tandis que sa bicylindre ne soulevait guère d'intérêt pas plus que de commentaires. Les historiens patentés, Erwin Tragatsch ou Giovanni Luraschi, l'ont complètement oubliée. Elle a même échappé aux fiches du pourtant "pointu" site moto-collection.org. Il faudra attendre 2002 pour qu'elle fasse surface avec deux photos dans le livre encyclopédique de Stefano Milani intitulé "Pluricilindriche" (Éditions motone@tin.it).

    Depuis, la Poste australienne l'a honoré d'un timbre accompagné de photos qui permettent de la mieux détailler. Décidément inspirée, cette Poste récidive avec un autre timbre - une autre merveille - sur une machine qui intègre en 1919 le club des quatre cylindres les plus anciennes.  

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    Guidon vierge de leviers de frein ou d'embrayage, machine prototype ou éléments disparus sous le pinceau du retoucheur ?

    Saville Whitling a conservé l'architecture de son premier modèle en y ajoutant quelques améliorations, outre un moteur 4 cylindres. La suspension avant reçoit des haubans plus forts mais se trouve allégée par le montage en cantilever de ses ressorts à lames. Autres ressorts en cantilever à l'arrière où, ancrés sous la selle, ils ont fonction d'amortisseurs de la suspension.

    La boîte à (deux ?) vitesses, d'une marque différente, est commandée par un long levier direct. Pas de leviers au guidon visibles : embrayage au pied (école américaine ?), mais alors, rien pour le frein à sabot à l'arrière... Les carters hâtivement réalisés, à l'avant du moteur, protègent deux magnétos d'allumage (une par paire de cylindres). Petite concession au modernisme de l'époque, le réservoir arrondi et non plus plat. Les machines de M. Whiting, il en exista une à moteur Douglas, étaient toujours dans l'état "work in progress" (Travaux en cours).

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    LE PAYS D'OÙ JE VIENS...

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    Quel rapport entre Gilbert Bécaud et Françoise Arnoul dans ce "Pays d'où je viens", film de 1956 réalisé dans le but de mettre en valeur Monsieur 100 000 volts ? Ne cherchez pas trop : le rapport est dans la Radior du premier plan dont j'ignore quel est son rôle dans le film signé Marcel Carné avec dialogues de Marcel Achard. Donc du cinéma  classique "qualité française" des années gaulliennes. De Radior, on va dériver grand large jusqu'à la Sarre où un musée (semble-t-il) présente des motos Saarperle équipées des moteurs auvergnats A.M.C.  175 culbutés ou Nervor 125 deux-temps. 

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    Dans le document où figurent ces photos, et dont j'ai perdu l'origine (désolé et excuses à l'auteur), il était dit que, selon un certain Rolf Schneider "La société saaroise Hensler n'aurait pas construit ses propres cadres (...), mais aurait plutôt utilisé ceux de Radior". C'était parfaitement vu car...

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    ... aussi bien la 175 A.M.C. ci-avant en haut que la 125 à moteur Nervor (ci-dessus) figurent dans les catalogues Radior des années 50-54. La 125...

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    ... y figure (ci-dessus) dans sa version "Grand Luxe" caractérisée par une suspension arrière oscillante, une fourche télescopique hydraulique " biconique, moyeux freins centraux de 130 m/m, compteur dans le phare, etc.

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    Cadeaux aux cinéphiles, deux photos qui mettent en valeur les talents respectifs de Françoise Arnoul, à gauche, tentant devant Bécaud une danse de Salomé (en 'tite culotte), tandis que Madeleine Lebeau, interroge Sigmund Freud sur la symbolique de la bouteille de champagne...

    (*) Grosso modo, la Grande-Bretagne se trouve diamétralement opposée à l'Australie à travers le globe terrestre, d'où cette expression britannique qui désigne ce continent "sous nos pieds". 

     


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  • Commentaires

    1
    jackymoto
    Lundi 28 Février 2022 à 21:17

    La Radior grand luxe ou sa sœur allemande ont l'air d'être équipées d'une fourche Tiger, le plus gros fournisseur allemand. Le premier mannequin, on dirait qu'il a des gaz... sûrement chaud mais peu élégant, le bénard .

    2
    Jacques
    Mercredi 2 Mars 2022 à 10:25

    Dans le document où figure ces photos, et dont j'ai perdu l'origine (désolé et excuses à l'auteur), il était dit que, selon un certain Rolf Schneider "La société saaroise Hensler n'aurait pas construit ses propres cadres (...), mais aurait plutôt utilisé ceux de Radior". 

     

    Dans le document où figurent ces photos.... 

    Autrement rien à ajouter, on en apprend comme d'habitude et avec gourmandise.

    3
    Jacques
    Samedi 5 Mars 2022 à 11:15

    Mais pas coulé.

    4
    Samedi 5 Mars 2022 à 11:45

    Bof ! On surnage...

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